Un décryptage aussi plaisant que glamour de la fabrique des divas de la décennie 1990, et de leur désir d’émancipation, à travers la sainte trinité pop : Whitney Houston, Mariah Carey et Céline Dion.
On les surnomme la “trinité vocale”. Whitney Houston, Mariah Carey et Céline Dion incarnent les premières divas (terme issu du latin, signifiant “déesse”) de l’ère pop. Durant la décennie MTV, elles ont squatté le sommet des charts. À quoi reconnaît-on une diva ? À ses prouesses vocales et à sa capacité à subjuguer les foules. Virtuoses, talentueuses, elles se montrent peu chiches en octaves et en ornementations, des “petits cris de dauphin” de Mariah Carey au mélisme (foisonnement de notes sur une seule syllabe) popularisé par les trois chanteuses. Dévolues aux chansons d’amour, elles offrent à leur public une inoubliable catharsis émotionnelle. Mais la société leur fait payer leur statut de quasi-divinité en les affublant de défauts : excès, caprices en tous genres, immaturité…
Plus délurée
Astreinte à la perfection vocale et scénique, toujours impeccable dans son fourreau à paillettes, la diva pop souffre parfois de ce carcan peu féministe et rue dans les brancards. La presse à scandale a fait ses choux gras des écarts de conduite de Whitney Houston, morte précocement en 2012. Mariah Carey a peu à peu assumé son identité en révélant ses origines métissées puis sa bipolarité. Céline Dion, elle, se montre plus délurée depuis la mort de “Reuné”. Revenant sur la carrière des trois chanteuses, ce documentaire raconte la fabrique, le dynamitage puis le retour en grâce de ces inoxydables divas, sans se priver du plaisir des trémolos et du glamour côté archives. Un plaisant triptyque, complété par le témoignage amusé et riche en infos sur les techniques de chant de Camélia Jordana, de la soprano Julie Fuchs, des journalistes musicaux Carl Wilson et Olivier Cachin et d’universitaires.