Yves Saint Laurent laisse derrière lui des milliers de dessins qui témoignent de son talent mais aussi de l’histoire de la mode. Un trésor caché, révélé par ce documentaire éblouissant. Avec le témoignage de Pierre Bergé, disparu en 2017.
Rapide, nerveux, vivant, le coup de crayon d’Yves Saint Laurent est à l’origine des plus belles robes du monde. Pour la première fois, la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent ouvre les portes de ses archives où sont entassés des milliers de dessins qui, à ce jour, sont toujours en cours d’inventaire. Sous nos yeux défilent des poupées en papier, une bande dessinée de la vilaine Lulu, des dessins érotiques secrets ou encore des collections emblématiques. La robe Mondrian, les “scandaleuses” inspirées par les années 1940, les variations sur le smoking ou l’avalanche multicolore des Ballets russes racontent une histoire de la mode. Cette véritable malle aux trésors permet de mieux comprendre l’univers du mythique couturier qui n’a cessé de se réinventer tout au long de sa carrière, en collaborant notamment pour le music-hall avec la flamboyante Zizi Jeanmaire, dont il invente la silhouette tout en plumes d’autruche.
Mille et une robes
Dans ce documentaire riche des souvenirs de Pierre Bergé, disparu le 8 septembre 2017, mais aussi d’anecdotes d’anciens collaborateurs du créateur, Loïc Prigent redonne littéralement vie à l’œuvre de Saint Laurent. Avec des sons d’archives, les croquis s’animent et nous plongent dans l’ambiance d’un défilé ou d’une séance d’essayage. Ils laissent également entrevoir une autre facette de l’artiste, celle d’un formidable dessinateur de mode, comme dans cette séquence chez Dior où il esquisse à la craie d’un geste vif et précis, avec une aisance folle, la silhouette d’une élégante.